Excursion réussie dans le Marais poitevin et les Mines d'argent de Melle (79) ce dimanche 25 juin
Ce dimanche 25 juin,
l’excursion en autocar organisée par les Foyers ruraux de Nancras et Sablonceaux
a conduit 55 personnes à Coulon, dans le marais poitevin,
et à Melle, aux Mines d’argent des Rois Francs :
parmi les participants, Nancras et Sablonceaux étaient largement représentées, mais aussi de nombreuses communes voisines.
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La canicule étant terminée, le temps était propice à la promenade et à la découverte :
- en matinée, c’était la promenade en barque sur les canaux et conches du marais poitevin certes « classique » … mais la magie se renouvelle à chaque fois : le silence impressionnant à peine couvert par les lents coups de rame communie de façon profonde avec le paysage calme où se fondent les verts intenses des prairies et des frondaisons des frênes et des peupliers,
Une partie du groupe
devant le restaurant La Pigouille :
L'embarcadère face au restaurant :
- l’après-midi, après le déjeuner pris sur le lieu même de l’embarcadère, la visite guidée des Mines d’argent des rois francs, les plus anciennes mines d’argent visitables en Europe.
Peu connues du grand public, ces mines furent portant exploitées sous le règne des Mérovingiens au 7ème siècle à partir de 602, puis celui des des Carolingiens jusqu’au 10ème siècle en 995.
Nous y avons découvert un lieu étrange « hors du temps »,
où nous avons parcouru les 350 mètres de galeries ouvertes au public, très tortueuses et de couleurs variant de l’ocre au rouge, parfois blanches ou cristallisées, où le minerai exploité était de la galène argentifère, un sulfure de plomb renfermant 1 à 3 ‰ d’argent.
L’argent qui était obtenu après fusion de la galène argentifère était utilisé pour frapper la monnaie de l’époque, sous forme de pièces, les deniers de 1,8 grammes et les oboles (valant un demi-denier) :
pensez que, pour 200 kg de roches abattues, il résultait environ 1 kg de galène, à partir duquel on n’obtenait que 1 à 3 grammes d’argent, et donc que la production annuelle d’argent à l’époque médivale (environ 4 tonnes) a nécessité d’abattre environ 400 000 tonnes de roches, et que, sur la durée totale d’exploitation du site de Melle en 4 siècles, 160 millions de tonnes de roches ont ainsi été abattues !
2 films, que nous avons vus en relief grâce à des lunettes 3D, nous ont montré d’abord les techniques d’abattage de la roche par le feu, puis d’extraction de la galène et enfin d’obtention de l’argent (sous forme de lingots purs à 900/1000èeme !), et ensuite les opérations de frappe de la monnaie à partir des lingots d’argent ainsi obtenus.
Et les liens vers 2 vidéos filmées
par Catherine DALANçON, participante de l'excursion
dans le Marais poitevin, le méthane enfoui sous les feuilles au fond de l'eau s'enflamme lorsque la rame les remue (cliquer sur le lien pour lancer la vidéo)
pour les Mines d'argent des Rois Francs
(cliquer sur le lien pour lancer la vidéo) :
A la sortie des galeries, nous avons découvert un chantier d'archéologie expérimentale à ciel ouvert, où sont menées des fouilles archéologiques sous la direction du CNRS et où sont reproduites les opérations de transformation métallurgique, en utilisant notamment des fours tels qu'ils étaient utilisés par les métallurgistes carolingiens.
Nous avons ainsi pu discuter avec toute une équipe de chercheurs qui nous ont présenté les problématiques et résultats en temps réel de leurs expérimentations sur les techniques métallurgiques de production en usage au Moyen Age, nous réservant une surprise de taille : au charbon utilisé dans les fours pour atteindre des températures de 1000°C, est mélangé du ... crotin d'âne (recueilli à l'asinerie du Poitou) qui a un effet catalyseur favorisant les réactions chimiques dans le four, sans qu'il n'y ait cependant à ce jour d'explication scientifique avérée de ce phénomène !
En fin d’après-midi, un temps libre de 1 heure environ a permis, à Melle, de découvrir les églises Saint-Hilaire (du 12ème siècle, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, notamment comme étape sur le chemin du pélérinage de Saint-Jacques de Compostelle) et Saint-Savinien (11ème siècle), ainsi que l’Hôtel du Ménoc, logis noble du 14ème siècle.
L'hôtel de Ménoc : L'église Saint-Hilaire :
L'église Saint-Savinien :
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Bref, de l’avis de tous les participants,
ce fut une journée très enrichissante
consacrée autant au temps passé et à ses périodes médiévales méconnues,
qu’à notre éternel besoin de « ressourcement » au sein de la nature !